Pour les étrangers (les pas-Suisses), Vigousse est un petit hebdomadaire satirique Suisse.
Je remet le texte au cas où les images ne seraient pas lisibles sur tout les supports.
Salaud de Vigousse !
Oh putain, je tombe de haut !
Mon petit coeur de bisounours est brisé. Et tout ça à cause d’un article de Vigousse du 23 octobre 2015, salauds de gauchistes briseurs de coeur de bisounours.
Mais que je vous raconte.
Naguère quand je me promenais dans ma ville d’une échoppe à l’autre (de Cablecom à Mac Do) je me faisais régulièrement agresser par des Roms, des punksàchiens, des fascistes, des p’titsjésus, des témoinsdupt’itjésus et des gentils OMG, pardon ONG.
Les plus nombreux et les mieux organisés étaient les ONG (Organisation non gouvernementale).
Faut dire que rien n’est laissé au hasard, leur QG au centre du carrefour et les charmants jeunes hommes et femmes (déjà là, j’aurais dû me douter de quelque chose) rayonnant tout autour armés de leur tablette (dans mon jeune temps c’était des bulletins de versements en papier) et de leur plus beau sourire.
Pas moyen d’y échapper, le Rom qui joue de l’accordéon assis par terre ou le punk qui partage sa bière avec son clébard, tu l’ignores en sifflotant et il ne te saute pas dessus, le ONG oui !
« Bonjour monsieur ! (jadis c’était, salut mec !) vous êtes pour la liberté d’expression ? »
Putain, pour la liberté d’expression, non je suis contre, ils ont bien fait de buter Charlie, merde à la liberté, vive le fachisme, gloire à Ueli Maurer !
« Oui je suis pour la liberté d’expression, mais je ne vais rien te donner, je suis au chômage (j’ai du mal à dire j’suis au sociaux sans prendre l’accent de Roro et Fufu).
- Ah ouais, merde, il parait qu’ils sont durs ces temps-ci.
- Non, ça va.
- Ah, vous allez bien aider la liberté d’expression, m’sieur, un type aussi rock’n’roll que vous, Pink Floyd… »
Je m’abstiens de lui faire remarquer que Pink Floyd n’est pas vraiment rock’n’roll et qu’il commence à me faire chier à me faire remarquer que je suis vieux et que je n’aurais plus jamais de belles dreads jaune moque comme lui et lui dit que c’était bien tenté et que là, j’y vais et que bonne chance.
« Au r’voir m’sieur, bonne journée. »
Et je m’en vais en me disant que bon, c’est un jeune con, que son élocution est limite et qu’il devrait soigner ses boutons (ce qui est rare, d’habitude les ONG sont plutôt beau et surtout belle, celui-ci devait être pistonné), mais qu’il est bien brave de se les geler dans la rue pour une bonne cause (Amnesty International dans ce cas-là). J’ai presque honte et envisage de faire le tour des stands de ma ville et de faire une promesse, même minime, à chaque cause humanitaire, bon ça je l’oublie très vite.
Puis vient Vigousse !
Un article de Sacha Durant intitulé Piège à dons, l’auteur(e?) nous narre son enquête auprès de la société Corris qui engage des rabatteurs au nom d’OGN et autres bonnes causes, et pas gratuitement, ils aiment autant les bébés phoques que Novartis aime les sidéens. Se faisant passer pour un(e) jeune, il (elle, merde, Sacha) Sacha explique que ceux qui nous harcèlent dans la rue sont des gens qui cherchent du boulot et que les plus grandes gueules, les plus attrayants, les plus beaux, les plus jeunes, sont pris. Qu’ils gagnent 165 CHF bruts par jour, mais qu’ils doivent obtenir 5 à 7 signatures de promesse de don d’une moyenne de 150 CHF et que sinon on te fera comprendre que tu n’es plus le bienvenu.
Voilà.
Mon coeur saigne.
J’en veux à Vigousse, j’en veux à Corris, mais je m’en veux surtout à moi.
Comment ai-je pu être aussi con, penser que ces jeunes si sympathiques, toutes dents dehors, n’était que des maquereaux vendant leurs OGN comme on vend des téléphones portables ou des assurances, ha les enculés, mais surtout ah le con !
Moi qui, encore récemment, ai envoyé chier un témoin de Jéhovah, moi qui passe dans le quartier Pigalle avec une folle envie d’étriper les rabatteurs qui te promettent de la chair fraiche à l’intérieur, moi qui ne supporte plus les dealeurs qui sont à chaque coin de rue de mon quartier et qui me gonflent à me faire « pshht pshht » jusque devant ma porte.
J’ai souri avec un petit air désolé à ces maquereaux, putain le con.
Bon, je me calme, il fallait que ça sorte, mais quand même.
Faut-il vraiment que les ONG payent des maq’ comme Corris qui font bosser des jeunes putes pour que le pigeon plein de honte et de mauvaise conscience donne des sous pour sauver les baleines, les ours ou les petits nègres comme on disait dans mon jeune temps ?
Comme le souligne Vigousse, en versant les dons directement aux ONG, on court-circuite les frais exorbitants facturés par ce genre d’intermédiaires.
N’empêche que je ne peux m’empêcher de me dire que chaque don pour une ONG contribue à engraisser les profiteurs de Corris, à faire pousser un petit stand dans mon quartier et à payer une pute qui me donnera du Monsieur, sa tablette à la main.
Ce monde est vraiment pourri, je vais me flinguer, mais pas avant d’avoir éclaté la gueule au premier trou du cul qui voudra m’enculer (oui, je sais, c’est anatomiquement impossible) avec sa bonne cause. Désormais je ne donne plus qu’aux Roms et aux punkàchiens, en attendant d’apprendre qu’eux aussi bossent pour le grand capital.
Salaud de Vigousse !
J-L Overney, 21 novembre 2015
Bienvenu au 21ème siècle....
RépondreSupprimerSinon le prochain qui t'aborde avant qu'il ait pu commencer son "speech" tu lui sors : Non merci j'essaye d'arrêter.
Les 2-3 secondes de réflexion que ta remarques va provoquer te permettrons de te réfugier au Mac DO ou chez Cablecom !!!
Plus sérieusement et effectivement c'est bien de le faire savoir, si tu veux faire un don autant passer directement par le site de l'association en question.... Et sinon très bien écrit !!
Très bon texte !
RépondreSupprimerMarre de ce système qui agresse la conscience.
Un jour je me suis pris la tête avec un mec pour le coup de AIDES. Et le mec de me tenir la jambe quand je lui ai dit que je connaissais le problème. Il me croit pas. Alors je lui détail le fait que j'ai bossé pour la structure AIDES, préparé une campagne d'info. Et le gars me croit pas et "justement, c'est l'occasion de continuer le combat en donnant du blé". Mais du blé, j'en ai pas. Et le type de pas me croire, encore une fois ! Il a fallu que ma copine m'entraîne un peu plus loin pour que je me calme...