jeudi 1 janvier 2015

Walking Dead: Bruce




Retrospective


REFRAIN
De Dublin à Paris
De Clifden à la Tunisie
D’Angleterre à la Wallonie
D’ailleurs et d’ici
Toujours un coin
Où l’on s’est roulé un patin
Qui me rappelle
Où l’on s’est roulé une pelle
Des moments très chauds
Contre un lavabo
Des moments très chouettes
Dans des toilettes

-Je me souviens de tes petits doigts froids
Quand nous sortions à la queue leu leu
De l’école deux par deux
Je t’aimais, mais tu ne le savais pas
Je te revois de temps en temps
Je t’ai vu enceinte puis avec une 
poussette
Je n’ai pas osé te parler, j’ai tourné 
la tête
Il doit avoir notre âge d’alors ton enfant

REFRAIN

-Je me souviens de t’avoir harcelé au téléphone
De ma joie angoissée quand tu m’as donné rendez-vous
Je m’en veux encore d’avoir été fou
Quand tu m’as dit « viens chez mes 
parents y a personne ! »
J’ai paniqué et suis rentré à la maison
Je t’ai reparlé cet été tu avais tes gamins
Si j’avais osé, ils seraient peut-être les miens
Je t’aimais et j’ai raté l’occasion

REFRAIN

-Je me souviens d’une cabane de jardin
On m’avait dit que tu étais facile
Pour être un homme, j’ai pris ma place dans la file
Tu m’as prêté ton sexe et je t’ai donné le mien
La cabane , ta chambre ou bien celle d’un copain
Bien sûr, il était aussi là
Nous étions chacun notre tour sur toi
Je ne t’aimais mais putain que c’était bien

REFRAIN

-Je me souviens d’un canapé et d’un parfum inouï
Amants clandestins nous sommes partis en voyage
Comme deux enfants, c’est vrai que l’amour n’a pas d’âge
Nous étions malades, nous avons gardé le lit
Un chalet, dans la neige ; quels souvenirs
Dans un chantier, la mer ou une voiture
Dix ans d’amour puis vient l’usure
Je t’aime, mais je dois partir

REFRAIN

-Je me souviens d’une chambre de bonne, une nuit d’ivresse
Des années que tu te refusais à mon grand dam
Même sous une tente à Amsterdam
Je t’aimais jusqu’à ce que tu sois ma maîtresse
J’ai vu ta fille à tes trente ans
Tu n’as vraiment pas changé d’un iota
Elle est bien trop petite pour être de moi
Malgré les préservatifs peu résistants

REFRAIN

-Je me souviens d’une chambre d’infirmière
D’une bavarde, charmante, fêlée et peu farouche
Fabuleuse au lit et sous la douche
J’aime vraiment bien les quarantenaires
C’aurait pu durer plus de trois semaines
Mais elle a changé d’hôpital
Et malgré ses soins, j’étais mal
J’aimerais bien qu’un jour, elle revienne

REFRAIN

-Je me souviens d’un jardin au soleil
Et du chant des hirondelles
Nos doigts qui s’emmêlent
Je t’aimais ma fragile merveille
Notre premier baiser sous la pluie
Mais tu n’as pas quitté ton officiel
Et j’aurais les regrets éternels
Du café et du joint du fond de ton lit

REFRAIN

-Je me souviens de celles qui ne 
comptent pas
À qui je n’ai jamais dis « je t’aime »
On a bien rigolé quand même
J’aimerais qu’elles ne pensent pas trop
de mal de moi
Les lieux sont un bar ou une table
Et les situations glauques voir banales
Entre deux corps qui n’ont pas le moral
C’est pratique et c’est agréable

REFRAIN

-Je me souviens de coins innombrables
Où j’ai joui avec la femme de ma vie
Bagnole, W.C., nature, orgies
Je l’aime,   mais elle est trop instable
La flamme intense dure moins longtemps
L’amour d’une vie dura dix mois
Elle a tout repris même le chat
J’aime bien mon grand appartement

De Dublin à Paris
De Clifden à la Tunisie
D’Angleterre à la Wallonie
D’ailleurs et d’ici
Toujours un coin
Où l’on s’est roulé un patin
Qui me rappelle
Où l’on s’est roulé une pelle
Des moments très chauds
Dans mon cerveau
Mais l’amour chaque fois, c’est bête
Finis dans les toilettes

J-L Overney, le 7 novembre 2005

y a un peu de ça.